Nouvel épisode dans l'aventure de la guerre de l'e-réputation (web-réputation ou cyber-réputation ou réputation numérique) qui n'est autre qu'une des instances de la guerre économique que se livrent les entreprises et les États.
Une longue et patiente enquête judiciaire
Le procureur général (General Attorney) de l’État de New York, Eric T. Schneiderman, a rendu publiques, le 23 septembre dernier, les sanctions financières auxquelles ont été condamnées 19 sociétés de communication et de référencement ayant pratiqué les faux avis et commentaires positifs de consommateurs, s’inscrivant dans une stratégie délibérée pour améliorer les ventes de leurs clients.
Les amendes s’élèvent globalement à plus de 350 000 $ (entre 2 500 et 100 000 $ selon les sociétés). Ces amendes sont associées à un engagement de ces sociétés à cesser ces pratiques.
Ces sanctions sont l’aboutissement d’une enquête qui a duré un an, au cours de laquelle ont été mises au jour des pratiques telles que l’utilisation de faux profils, l’engagement de pigistes aux Philippines, au Bengladesh ou en Europe de l’est pour des rémunérations allant de 1 à 10 $ l’avis.
La publicité mensongère du 21ème siècle
Le procureur Schneiderman a donc logiquement considéré que par ces pratiques les sociétés violaient "plusieurs lois de l'État contre la publicité mensongère et s’engageaient dans des pratiques commerciales illégales et trompeuses".
"Les consommateurs comptent sur les commentaires de leurs pairs pour prendre des décisions d'achat quotidiennes, que ce soit sur la nourriture, les vêtements, les loisirs ou le tourisme" a déclaré le procureur. "La tromperie intentionnelle à travers l'Internet nous dit que nous devrions aborder les commentaires en ligne avec précaution et les entreprises qui continuent à se livrer à ces pratiques devraient se méfier". Selon le procureur, de telles manœuvres sont "la version du 21e siècle de la publicité mensongère, et les procureurs ont plusieurs outils à leur disposition pour y mettre un terme".
Source : communiqué du General Attorney de l'État de New York du 23 septembre 2013
Les entreprises fautives…
Nous sommes là au pôle négatif de l’é-réputation positive, si l’on veut bien nous passer ce jeu sur les mots : les entreprises ne peuvent en toute impunité tenter de manipuler les consommateurs pour leur faire croire qu’il y a plus de clients satisfaits de leurs produits ou services, pour emporter leur adhésion dans l’acte d’achat. Si la publicité est licite dans son principe, elle connaît ses limites avec la publicité mensongère et la concurrence déloyale.
Rappelons qu’en France, depuis la loi de modernisation de l’économie (LME) en 2008, constitue une "pratique commerciale trompeuse" le fait — où que ce soit et pas uniquement sur Internet — de "se présenter faussement comme un consommateur".
… Mais également souvent victimes
Rappelons cependant qu’à l’inverse, les entreprises sont aussi souvent victimes :
- Soit de concurrents indélicats qui dénigrent leurs produits ou services dans un but de concurrence, par le fait déloyale ;
- Soit de consommateurs parfois insatisfaits et qui, au lieu de tenter de régler le litige en direct avec le fournisseur, se répandent en insultes, invectives et injures, parfois même alors que le fournisseur en question n’est aucunement responsable, pour toutes sortes de raisons.
C’est le quotidien que nous connaissons en tant que nettoyeurs du net.
En savoir plus
Lire le long communiqué de presse en date du 23 septembre du procureur général de l’État de New York, très circonstancié et étudiant l’aspect socio-économique du phénomène, sur son site :
www.ag.ny.gov/press-release/ag-schneiderman-announces-agreement-19-companies-stop-writing-fake...
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