Sécurité sur Internet : 59% des Français n'utilisent pas assez de mots de passe

À l'occasion de la dernière journée mondiale pour un Internet plus sûr (5 février 2019), l'Ifop a publié une enquête qui montre qu'en matière de nouvelles technologies, « démocratisation » ne signifie pas nécessairement « maîtrise » : majoritairement adeptes de comportements « à risques » en ligne, les Français, et notamment les plus jeunes, n'ont pas encore adopté les codes d'une « hygiène du numérique ».

Ainsi, aujourd'hui, la majorité des Français (59%) se trouve dans une « pratique à risque » vis-à-vis de ses mots de passe sur Internet : parmi eux, 44% utilisent deux ou trois mêmes mots de passe pour l'ensemble de leurs comptes ; pire, 15% ont recours à un seul et même mot de passe pour la totalité de leurs comptes. Minoritaires, les bons élèves, c'est-à-dire ceux qui suivent la recommandation d'un mot de passe unique pour un compte donné, représentent tout de même 41% de la population.

Les couples se révèlent très enclins à partager leurs accès

Près d'un Français sur deux déclare ainsi avoir déjà consulté la boîte e-mail (48%) ou le téléphone (51%) de son conjoint. Si ce constat vaut pour les boîtes e-mail et les smartphones, il n'en va pas de même pour les réseaux sociaux : sur ces plateformes, seul un tiers des Français (32%) déclare avoir déjà eu accès au compte de son conjoint. Autre signe du caractère délicat des réseaux sociaux dans le couple : 8% des Français affirment s'être déjà connectés au compte de leur conjoint... à l'insu de celui-ci.
Cette étude s'intéresse aussi au rapport entre parents et enfants : 21% des parents se sont déjà connectés au compte de leur enfant sur les réseaux sociaux, 25% sur leur téléphone et 28% sur leur boîte e-mail.

Par ailleurs, si la majorité (55%) des Français déclare avoir installé ou utilisé un antivirus au cours des derniers mois, une proportion équivalente (53%) a eu recours à un réseau wifi public, sans forcément savoir que les données échangées via cette connexion peuvent être captées par un tiers. On observe donc une certaine ambivalence des Français, avec d'un côté la bonne pratique de l'équipement en antivirus apparaît installée dans les habitudes, et de l'autre une propension à se connecter à des réseaux non sécurisés - preuve que l'éducation à l'hygiène du numérique reste à consolider.

Du côté des biens culturels, 45% des Français déclarent avoir vu ou écouté de la musique, des films ou des séries sur des plateformes de streaming dédiées. Néanmoins, le virage du « tout-streaming » des années 2010 n'a semble-t-il pas tué le téléchargement, puisqu'environ un quart des personnes interrogées (24%) admet avoir eu recours au DDL (direct download) pour obtenir des fichiers audio ou vidéo. Or, les sites proposant du DDL sont connus pour être des nids à virus et autres malwares, ce qui rend leur fréquentation hautement risquée.

L'usage du VPN séduit environ un Français sur cinq

Enfin, en matière de sécurité sur Internet, souvent synonyme d'anonymat et de non-traçabilité, l'usage du VPN (Virtual Private Network ou Réseau privé virtuel en français) séduit environ un Français sur cinq (19%) avec, là aussi, un surcroît d'utilisation chez les plus jeunes (26% des 18-24 ans) et les générations familières de « l'Internet de la débrouille » (24% de 25 à 49 ans).

Plus d'infos : www.gridbus.org

Fabrice MOLINARO