Parallèlement à l'exposition qui se tient à la Bibliothèque nationale de France (BnF) du 23 octobre 2012 au 27 janvier 2013, site François Mitterrand, Grande Galerie, sur le thème L’âge d’or des cartes marines — Quand l’Europe découvrait le monde, les organisateurs ont mis en ligne une exposition virtuelle.
Des trésors cartographiques remontant au XIIIème siècle
Parmi les trésors de la Bibliothèque nationale de France, figurent des documents scientifiques d’exception dont la contemplation renvoie spontanément aux légendaires Grandes découvertes.
Il s’agit des cartes marines enluminées sur parchemin, souvent rehaussées d’or, appelées couramment « cartes portulans », de l’italien portolano (livre d’instructions nautiques). Ces cartes donnent la succession des ports le long des côtes, tandis que l’espace maritime est sillonné par des lignes qui correspondent aux directions de la boussole. Ce système graphique permettait aux marins de s’orienter et de faire le point, en reportant sur la carte la distance qu’ils estimaient avoir parcourue.
La plus grande collection de cartes portulans au monde
Le plus ancien portulan occidental connu serait de la fin du XIIIe siècle : c’est la fameuse « carte pisane », conservée au département des Cartes et plans. De ces premières cartes nautiques, seuls de rares vestiges ont survécu aux outrages du temps. Riche de cinq cents portulans, la BnF s’enorgueillit de posséder la plus grande collection au monde. Innovation technique, en même temps qu’objet de science et miroir de la quête d’un ailleurs, les « cartes portulans » s’imposent au regard contemporain comme de véritables œuvres d’art dont le caractère spectaculaire tient autant à leur taille, souvent imposante, qu’à leur polychromie et à leur univers exotique.
À partir d’une sélection de deux cents pièces majeures — cartes, globes, instruments astronomiques, objets d’art et d’ethnographie, animaux naturalisés, dessins, estampes, tableaux et manuscrits, issus des collections de la BnF ou prêtés exceptionnellement par le Quai Branly, Guimet, le Louvre, les Arts et métiers, le Mobilier national ou le musée de la Marine, le Service historique de la Défense, la British Library, des institutions italiennes et des collections régionales —, l’exposition aborde plusieurs questions :
- Les conditions de navigation et l’usage des cartes ;
- Les découvertes de l’Afrique, de l’Asie, des Amériques et du Pacifique et les rivalités entre les puissances maritimes, la circulation des savoirs géographiques entre océan Indien et Méditerranée ;
- La création et la diffusion d’une iconographie des Nouveaux Mondes avec leurs paysages, leurs peuples, leurs mœurs, leur faune et leur flore.
L'exposition virtuelle
"Laissez-vous guider dans l’exposition virtuelle, découvrez une introduction à l’ensemble des cartes marines numérisées dans Gallica, une exploration approfondie des cartes les plus représentatives de la découverte du monde par les Européens, un dossier, des pistes pédagogiques."
Sources : présentation de l'exposition et de l’exposition vitruelle par la BnF
Visite numérique versus visite physique
Comme d'habitude, la consultation sur Internet apporte un confort que n'offre pas forcément la visite physique : elle permet de scruter attentivement et aussi longtemps qu'on le veut les cartes, mais aussi et surtout, de grossir des détails, grâce à la haute définition de numérisation, et ainsi d'explorer chaque parcelle de ces images remarquables.
Rappelons tout de même que dans une autre perspective, rien ne remplace le regard direct sur l'objet, sur ses vraies couleurs non altérées par la numérisation, accompagné de l'émotion de se trouver face à un objet historique original. Mais toutes ces qualités de l'original priment infiniment plus pour des œuvres d'art pictural pur. Dans le cas des présentes cartes, l'aspect esthétique et historique des vénérables documents peut militer pour une visite physique, mais pour ceux nombreux qui ne peuvent se déplacer, la visite virtuelle est une manière efficace de pousser la culture vers le citoyen, en plus des qualités du numérique que nous avons dites.
La consécration du monde des tablettes
Consciente des mutations que nous signalions nous-même (notre actualité du 16 novembre), la Bnf a développé une application à télécharger gratuitement pour iPhone et iPad.
En savoir plus
L'exposition virtuelle :
http://expositions.bnf.fr/marine/
L'application iPhone et iPad :
http://expositions.bnf.fr/marine/infos/04.htm