Chaque année, l'Institut Reuters publie une enquête internationale - menée par YouGov - qui examine l'état de l'actualité numérique dans le monde.
L'étude révèle que le public mondial est très préoccupé par la désinformation : 56% d'un échantillon de plus de 80 000 adultes répartis dans 40 pays se disent préoccupés par la véracité des informations disponibles sur Internet. Une inquiétude renforcée lorsqu'il s'agit des déclarations politiques.
L'ère de la (dés)information
Les fausses informations véhiculées en ligne par les dirigeants politiques nationaux sont celles qui inquiètent le plus les populations (40%), suivies par celles des militants politiques (14%), des journalistes (13%), des gens ordinaires (13%) et des gouvernements étrangers (10%).
De plus, le rapport indique que la confiance dans les médias mondiaux continue de décliner. Moins de 4 personnes sur 10 (38%) affirment faire confiance aux actualités dans les médias la plupart du temps - soit une baisse de 4 points en un an. A ce sujet, nous constatons de fortes différences entre les pays : en Finlande et au Portugal, 56% disent faire confiance à la plupart des actualités la plupart du temps, alors que ce taux chute à 23% en France ou encore à 21% en Corée du Sud. Seuls 6 pays obtiennent aujourd'hui un niveau de confiance supérieur à 50%.
Comment les consommateurs mondiaux aiment-ils leurs actualités ?
Concernant la manière dont les consommateurs mondiaux préfèrent avoir connaissance des actualités, 6 sur 10 (60%) apprécient qu'elles soient neutres, contre 28% qui préfèrent qu'elles soient orientées.
Les données de cette étude indiquent que le pourcentage de consommateurs payant pour des informations en ligne a augmenté de manière significative dans un certain nombre de marchés. Aux États-Unis, 20% des consommateurs paient pour une publication d'informations en continu, le New York Times et le Washington Post détenant respectivement 39% et 31% de parts de marché. En Norvège, 4 consommateurs sur 10 (42%) paient pour accéder à des informations en ligne, et près des deux tiers (64%) pour des journaux locaux.
Les médias locaux
La moitié des Norvégiens (49%) déclarent que les journaux locaux leur manqueraient s'ils disparaissaient, et une proportion similaire d'Allemands (54%) est du même avis. Mais l'information régionale ne bénéficie pas du même soutien dans le monde entier : au Royaume-Uni, par exemple, le Times est clairement en tête du marché des abonnements, avec 4 personnes sur 10 (39%) qui paient pour accéder à son contenu, et le Telegraph (20%) arrive en deuxième position, alors que seulement 5% des habitants paient pour accéder à l'information locale. De plus, seul un quart des Britanniques (25%) déclarent que les journaux régionaux leur manqueraient s'ils venaient à disparaître.
Aux États-Unis et en France, les médias locaux sont considérés comme les sources d'informations les plus fiables (respectivement 60% et 62%), tandis qu'en Finlande, en Norvège ou en Allemagne, ce type de médias arrive en deuxième position derrière les chaînes publiques, qui ont bâti une grande partie de leur réputation sur les services de télévision et de radio.
Plus d'infos : https://fr.yougov.com/news/2020/06/16/etude-internationale-medias-informations-confiance/