La fin du Service d'accès Télétel

Les médias s'animent tous depuis quelques jours sur le thème de la "mort du Minitel" puisque, effectivement, après avoir été annoncé en 2011 puis repoussé, ce sera ce 30 juin que le Service d'accès Télétel (SAT) sera définitivement interrompu.

Une page de la télématique française historiquement tournée depuis longtemps

Certes, il restait quelques irréductibles usagers du fameux petit terminal simple, le célèbre Minitel, tellement célèbre qu'il en éclipse aujourd'hui l'infrastructure de réseau, appuyée sur Transpac, qui devait être encore maintenue pour la poignée d'usagers restants. Réserve faite de ces quelques usagers — et de quelques usages encore pratiques comme l'annuaire électronique, le 3611  — le modèle de télématique nationale développé en Europe dans les années 1980 a été balayé par un autre modèle télématique plus ouvert : Internet.

La mort du mot télématique

Modèle tellement plus large qu'il en a même fait disparaître le terme de télématique, dont il est pourtant une des composantes.
C'est donc au milieu des années 1990 que l'Internet a débarqué en Europe et spécialement en France et a commencé à supplanter Télétel.

Le mot télématique est né en 1978, dans un célèbre rapport signé par Simon Nora et Alain Minc sur "L'informatisation de la société" commané par le Président de la République d'alors, Valéry Giscard d'Estaing. Ce dans ce rapport qu'apparait pour le mot télématique, mariage de l'informatique et des télécommunications. Le mot fera carrière, jusqu'à passer en anglais (telematics).

Quelques autres rappels historiques rapides

C'est en 1978 que le réseau Transpac s'ouvre en France, réseau de télécommunications qui, interconnecté aux autres réseaux mondiaux du même type, allait permettre notamment l'interrogation des grandes bases de données scientifiques, mais aussi l'échange de données informatiques (EDI). Il fallait à l'époque disposer d'un terminal d'interrogation spécialisé et d'une ligne téléphonique permettant d'accéder à un serveur national, ou encore, via le réseau téléphonique international, aux grands serveurs internationaux dont à l'époque Dialog était le plus grand avec ses quelque 600 bases de données.

 Terminal Texas Instrurments

Un exemple de terminal de l'époque : le terminal "portable" Texas Instruments, qui pesait 22 kg...
(Photo : Didier Frochot)

À la recherche d'un terminal grand public

Des recherches ont lieu à cette période pour développer un modèle de communication grand public, simple et peu coûteux. Les pays d'Europe, plus prolixes que coordonnés, mettent au point trois normes permettant le "videotexte intéractif" : Télétel en France, Prestel en Grande-Bretagne, et Bildschirmtext (BTX) en Allemagne de l'ouest. Elle sont toutes basées sur le principe d'un affichage simplifié de texte sur un petit écran, d'où le nom de vidéotexte.

La suite de ce mini-feuilleton historique demain...
 

Didier FROCHOT