La structuration rigoureuse de l'information - permise par XML - autorise la récupération du contenu brut d'un site web sans s'occuper des données liées à sa forme. Ainsi, un webmaster peut facilement exploiter le contenu syndiqué issu d'un autre site tout en personnalisant la présentation afin que celle-ci soit en accord avec la charte graphique de son propre site web.
Parmi les protocoles de syndication de contenu qui utilisent la norme XML, il y a le fameux RSS. Ce nom est aujourd'hui omniprésent sur les sites d'information. Mais ce format souffre d'une absence de normalisation ce qui entraîne également un manque d'harmonisation terminologique. C'est la raison pour laquelle existent aujourd'hui trois significations connues du terme RSS : Really Simple Syndication, Rich Site Summary ou encore RDF Site Summary (voir notre article RSS, définitions et historique).
Ces querelles autour du RSS ont conduit certains développeurs à travailler sur un autre format de syndication. Ce format alternatif se nomme Atom.
Mais celui-ci n'a pas toujours porté ce nom. « Echo » a été la première appellation de ce nouveau projet de format de syndication. Mais ce terme étant déjà utilisé par ailleurs, les débats ont fusé pour trouver un autre nom. Pendant cette période d'incertitudes, il n'était pas rare de tomber sur des noms différents : Necho (« non-Echo ») ou encore Pie (« Pie Is Echo »). Parmi les propositions les plus populaires, il y avait aussi « Spark » et « Lokahi ».
Finalement, le projet « Echo » a été rebaptisé « Atom » le 30 septembre 2003.
A l'instar du RSS, Atom est un format de syndication basé sur la norme XLM. Mais l'un des principaux objectifs de ses concepteurs est la mise en place d'un format universel de syndication de contenu. Certains, en effet, émettent des craintes face aux possibilités d'évolutions de la licence d'exploitation du format RSS 2.0, qui appartient au Berkman Center for Internet & Society (de la faculté de droit de l'Université Harvard). Par ailleurs, la diversité actuelle des versions du format RSS n'est pas propice à la naissance rapide d'un véritable standard.
Les concepteurs du format Atom souhaitent donc faire émerger une vraie norme non propriétaire accrédité par l'IETF (Internet Engineering Task Force), l'un des principaux organismes de normalisation de l'Internet.
Si le format Atom 0.3 est encore le plus répandu aujourd'hui, la dernière version officielle se nomme Atom 1.0. Cette dernière est décrite dans le RFC 4287 (http://www.ietf.org/rfc/rfc4287.txt).
Outre la mise en place d'une norme ouverte, le format Atom possèderait d'autres avantages. Plus flexible, celui-ci pourrait supporter un plus large éventail de formats de données, ce qui pourrait être notamment intéressant dans le cadre d'applications professionnelles.
Enfin, les développeurs d'Atom cherchent aussi à améliorer et associer dans une seule version les fonctionnalités jugées pertinentes du RSS et qui se retrouvent parfois dispersées entre les différentes versions.
Le format Atom reçoit un soutien de taille avec Google. En effet, le moteur de recherche a abandonné le format RSS au profit d'Atom pour son service de blogs dénommé « Blogger ». Le choix de Google en faveur d'une solution libre et destinée à devenir une norme dans le domaine de la syndication de contenu peut avoir un certain impact pour l'avenir du RSS. Toutefois, ces deux formats peuvent aussi bien coexister d'autant plus que la plupart des lecteurs de flux sont compatibles avec ces deux formats. Et même Google propose les deux types de flux (RSS et Atom) pour son service d'actualités.
RSS versus Atom ? Le domaine de la syndication de contenu n'a pas fini d'évoluer. L'important est que cette concurrence profite, au final, à l'utilisateur.
|cc| Fabrice Molinaro - mai 2006
voir aussi :
RSS, définitions et historique - Quels usages pour les flux RSS/Atom ? - Comment lire les flux RSS ? Panorama des lecteurs/agrégateurs RSS - Les fils RSS/Atom et la veille