Les divers conflits en cours — notamment les récentes affaires contre
Dailymotion ou
Youtube pour hébergement de contenus vidéo au mépris des droits des auteurs de ceux-ci — relance la question de la protection technique des droits d'auteur.
Comme d'habitude l'agitation médiatique est l'arbre qui cache la forêt.
Google, propriétaire de
Youtube, s'affaire à mettre au point un système de reconnaissance d'empreinte sur les contenus vidéo. De sorte que si un internaute postait sur
Youtube un contenu vidéo ne lui appartenant pas, le système pourrait repérer le véritable auteur et en conséquence filtrer ce contenu. Les producteurs de contenus audiovisuels pourraient ainsi "tatouer" leur œuvre en insérant un code dans la source.
Ces techniques existent d'ailleurs déjà, notamment pour l'image fixe. C'est plus difficile pour un contenu textuel qu'on peut facilement détacher de son empreinte numérique, sauf à présenter tous les textes sur Internet sous forme d'image, donc non explorables pour une recherche textuelle...
De sorte que la question est plus vaste. Le
pompage d'un site sur un autre ne date pas de ces quelques affaires et nombreux sont les sites riches en informations utiles qui voient leurs contenus ainsi piller par d'autres qui, sans scrupules, omettent même de citer leur source.
Lorsque le site est en
Open Access — notamment sous licence
Creative Commons comme
Les Infostratèges —, cela ne signifie pas qu'on puisse allègrement se servir sans respecter un minimum de droits exigés par ces types de licences.
Nombreuses sont donc les atteintes au droit d'auteur ou au copyright sur Internet, depuis que le Web existe.
Mais curieusement, tout le monde s'en émeut parce que cette fois-ci, les intérêts économiques des intermédiaires que sont les chaînes de TV et autres gros producteurs audiovisuels sont en jeu. En d'autres termes, on s'indigne beaucoup plus lorsque ce sont des distributeurs qui sont pillés que si ce sont de simples auteurs
artisans qui le sont...
Le soi-disant "droit d'auteur" présenté comme l'utlime protection de la sacro-sainte
création intellectuelle ne cacherait-il pas en vérité d'autres intérêts économiques moins avoués ? Celui des intermédiaires qui se servent largement au passage.
Producteur d'artichauts bretons et auteurs : même combat ?
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Questions naïves sur la valeur ajoutée de l'auteur