Nouvelle étude de la CNIL : Smartphone et vie privée : un ami qui vous veut du bien ?

Partant du constat que les téléphones intelligents ont déjà séduit 17 millions de Français grâce à leurs nombreuses fonctionnalités et aux tarifs alléchants proposés par les opérateurs, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a cherché à mieux comprendre les pratiques des Français avec ces nouveaux accessoires technologiques.

  • Quelles données personnelles stockent-ils (photos, contacts, coordonnées bancaires, codes secrets, informations médicales) ?
  • Ont-ils conscience de la sensibilité de ces données ?
  • Comment les protègent-ils ?

Pour répondre à ces questions, la CNIL a demandé à Médiamétrie de réaliser une enquête en ligne auprès de 2 315 utilisateurs de smartphones et notamment auprès des 15-17 ans.

Principaux constats de l'Étude

Le smartphone, un terminal universel qui s'adapte aux usages de chacun

  • Chaque tranche d'âge a son activité de prédilection : pour les 15-17 ans la connexion avec leur réseau et les loisirs (30%), pour les 25-49 ans la dimension "multitâche" ( 30%)  et pour les 50 ans et plus la communication (35%).
  • 22 % des utilisateurs stockent des photos sur leur smartphone et pourtant pensent que c'est gênant de le faire.
  • La moitié des équipés smartphones sont intéressés par la possibilité de pouvoir stocker ses cartes de fidélité sur mobile (51%) ou des données médicales (46%), surtout chez les 50 ans et plus (54%). Ils sont donc demandeurs de nouveaux usages (confort ou urgence) qui sont très consommateurs de données personnelles.

Un compagnon de chaque instant

  • 7 personnes sur 10 n'éteignent jamais leur smartphone…
  • … et plus d'1/4 l'éteignent seulement pour dormir !

Des informations personnelles stockées en masse…

  • 89% stockent des données de contact ou des coordonnées, 86% des données multimédias (photos/vidéos 75%, agenda 52%, notes 41%...)
  • 40% des possesseurs de smartphone stockent des données à caractère secret (coordonnées bancaires 7%, codes secrets 17%, codes d'accès aux immeubles 17%, informations médicales 3%…).
  • De manière générale, les possesseurs de smartphones limitent le stockage de données qu'ils jugent sensibles, telles que coordonnées bancaires, codes, fichiers confidentiels. En revanche, les photos, vidéos ou coordonnées des proches font l'objet de moins de précautions.

… mais insuffisamment protégées

  • 65% pensent que les données contenues dans leur téléphone ne sont pas bien protégées.
  • Mais 30% déclarent n'avoir aucun code de protection actif sur leur téléphone.
  • 64% ne voient pas l'intérêt ou pensent qu'il n'est pas possible d'installer un antivirus sur son smartphone (20% des équipés Android en ont déjà installé un).

Une utilisation des données personnelles qui manque de transparence

  • 51% pensent que les données d'un téléphone mobile ne sont pas enregistrées ni transmises sans leur accord.
  • 46% que les informations de localisation via le téléphone mobile ne sont pas transmises sans leur accord.
  • Près d'1 personne sur 2 vérifie au moment de télécharger une application, les données auxquelles elle a accès…mais 71% ne lisent pas ou rarement les conditions d'utilisation.

Zoom sur la géolocalisation

  • 55% des équipés smartphones ont déjà utilisé un service de géolocalisation. Surtout pour les aspects pratiques du service : trafic routier, plans, itinéraires, localisation de services.
  • 97% des utilisateurs de services de géolocalisation jugent important de savoir comment leurs données de géolocalisation sont utilisées.
  • Et 65% des parents équipés d'un smartphone souhaiteraient géolocaliser leurs enfants.

Les 15-17 ans, un exemple à suivre ?

  • 82% des 15-17 ans considèrent qu'il est gênant d'enregistrer ses codes secrets (contre 76% en moyenne).
  • 37% des 15-17 ans utilisent un code de verrouillage spécifique (contre 31% en moyenne).
  • 30% ont différencié l'accès  aux informations qu'ils publient sur les réseaux sociaux selon le type d'amis (contre 19% en moyenne).

Enquête réalisée par Médiamétrie par internet en novembre 2011 auprès de 2 315 individus âgés de 15 ans et plus, en conformité avec la loi n°78-17 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.

Source : Communiqué de presse de la CNIL en date du 13 décembre.

La CNIL propose ensuite 10 conseils pour sécuriser et maîtriser son smartphone.

Le confort technique, doux oreiller de l'insouciance

Voici déjà quelque temps que nous prenons conscience du danger de trop stocker d'informations sur un téléphone portable. C'est sans doute la limite la plus objective à ce fabuleux progrès technique qui fait que sur un objet aussi menu qu'un téléphone portable, il est possible de synchroniser son agenda électronique, de recevoir et d'envoyer des SMS, mais aussi des courriels, etc. Toutes opérations fort commodes, mais ô combien dangereuses pour notre sécurité et/ou notre intimité en cas de vol ou de perte...

Qui s'est véritablement soucié de ce qui arriverait s'il perdait son téléphone portable regorgeant, non seulement de tous ses constacts personnels, parfois les plus privés, mais encore de tous les SMS et courriels échangés ?
Qui a seulement pensé qu'éteindre son téléphone ou le vérouiller toutes les fois où on n'en a pas besoin pouvait éviter les indsicrétions en cas de perte ?
Qui s'est seulement inquiété de bien stocker sur soi (et pas sur le portable !) le code de bloquage dudit téléphone pour intervenir au plus vite ? Il est vrai que peu de Français ont sur eux le n° de téléphone d'urgence pour déclarer la perte ou le vol d'une carte bancaire...
Et pourtant, voici quelques gestes qui peuvent gagner un temps précieux pour protéger ses intérêts.

Les 10 conseils prodigués par la CNIL ne sont donc pas inutiles à consulter... et à appliquer.

Lire le communiqué intégral (notamment les 10 conseils) sur le site de la CNIL, accéder à l'étude complète, disponible en pdf (3.2 Mo) sur la même page :
www.cnil.fr/la-cnil/actualite/article/article/smartphone-et-vie-privee-un-ami-qui-vous-veut-du-bien/?...

Didier FROCHOT