L’Acsel - l’association de l’économie numérique - édite depuis plus de 10 ans le Baromètre de la confiance des Français dans le numérique qui apporte une vision large sur la confiance numérique.
Cette 10ème édition s'intéresse notamment aux thèmes suivants : souveraineté, cryptomonnaies, sobrieté, santé connectée, metavers, fraude, attitude vis-à-vis des données personnelles.
Premier enseignement de cette 10ème édition : la confiance n’a jamais été aussi forte. Cette progression est à mettre notamment en parallèle avec un usage renforcé du numérique depuis la pandémie auprès de l’ensemble de la population. Plus exposés, les Français se montrent également plus méfiants mais font preuve de maturité en se tournant vers la technologie lorsqu’elle s’avère utile. Les jeunes, à qui l’ACSEL consacre cette année un volet complet de son baromètre, ont également clairement conscience des risques, même si cette défiance n’empêche pas le recours au numérique surtout lorsqu’il innove (Metavers, cryptomonnaies...).
46 % des Français ont confiance dans le numérique
Les Français n’ont donc jamais eu autant confiance dans le numérique : 46 %, soit 3 points de plus qu’en 2021 et même 9 pts de plus qu’en période précovid. Quant à ceux qui se montrent plus méfiants, 41 % estiment le risque modéré, tandis qu’ils ne sont que 6 % à considérer une navigation en ligne comme « tout à fait risquée ». Une hausse de la confiance clairement liée à l’augmentation des usages numériques.
71 % des Français estiment les escroqueries de plus en plus fréquentes
Toutefois, utiliser davantage le numérique, c’est aussi s’exposer plus fortement aux risques. Ainsi, les escroqueries sont perçues comme de plus en plus fréquentes par une large majorité de Français (71 % en hausse de 7 pts vs 2021). Ce ressenti se traduit dans les faits, puisque le nombre de personnes interrogées qui se déclarent victimes d’une escroquerie en ligne (arnaque à l’assurance maladie, phishing, piratage, fraude à la carte bancaire, virus…) augmente lui aussi de 3 pts vs 2021 (45 %).
Les 15-24 ans se détournent des sites de e-commerce classiques
Malgré leur défiance, les 15-24 ans jouent un rôle déterminant dans les nouveaux usages
Fait marquant du baromètre, les jeunes se détournent des sites de e-commerce classiques, ils ne sont plus que 13 % à acheter par ce biais contre 23 % lors du dernier baromètre : une chute sévère de 10 points ! Près de 1 sur 2 déclare ainsi un manque de confiance dans ce modèle (46 %). Ils sont également plus méfiants que la moyenne quant à la capacité des réseaux sociaux à garantir la protection de leurs données personnelles (54 % pour les 15-24 ans, soit -6 pts vs 2021). Ils sont d’ailleurs à peine plus de la moitié (51 % en chute de 9pts) à faire confiance à ces plateformes pour mieux réguler leurs contenus (éviter les faux comptes et la diffusion de fake news, lutter contre le harcèlement en ligne…).
Cette défiance n’empêche cependant pas l’usage. Ainsi, les jeunes sont moteurs dans l’achat et la vente sur les réseaux sociaux, même si ce canal reste encore embryonnaire : 42 % déclarent l’avoir déjà pratiqué, contre 31 % pour l’ensemble de la population.
Par ailleurs, 70% d’entre eux sont abonnés à des influenceurs (vs 35% pour la population globale). Ils sont également plus ouverts à l’usage des cryptomonnaies dans lesquelles ils sont prêts à investir pour 43 % d’entre eux (27 % pour l’ensemble du panel) ou pour réaliser des paiements (44 %) contre 26%. 15% des 15-24 ans utilisent les NFT contre 9% pour l’ensemble des Français.
Ils se montrent également très intéressés par le Métavers dans lequel ils se disent prêts à évoluer (57 %), contrairement à la population générale réticente à l’idée de s’y installer (35 %).
Enfin face à l’IA, au coeur de l’actualité avec ChatGPT, les moins de 35 ans se déclarent confiants à 65% (54% pour la moyenne des répondants).
Une vulnérabilité accrue par un sentiment de manque de protection
Lorsque l’on demande aux Français s’ils se sentent convenablement informés sur les manières de se prémunir contre les escroqueries en ligne, ils sont encore 59 % à estimer l’être suffisamment, voire « très bien » ; mais ce chiffre est en baisse de 3 points vs 2021. S’ils se sentent plutôt bien armés contre le piratage de leurs données bancaires (49 %) et les tentatives de phishing (49 %), ils craignent en revanche davantage les usurpations d’identité (42 % seulement s’en disent protégés), les abonnements cachés (42 %) et les ventes de contrefaçons en ligne (39 %). Sur tous ces points, en dehors du piratage de données bancaires, l’impression d’être protégé chute.
Pour autant, si le sentiment de risque augmente, les Français se révèlent plutôt passifs. Ainsi, 46 % seulement ont renforcé leur vigilance sur Internet depuis l’an dernier (52 % des 65 ans et plus) ; 30 % ont installé des logiciels ou applications de type antivirus, pare-feu ou VPN.
Pour consulter cette étude : https://www.acsel.eu/10eme-ed-du-barometre-confiance-num-resultats/