Écrits en –oire pour une critique malicieuse de la société de l’information

L'archiviste Marie-Anne Chabin vient d'annoncer la mise en ligne d'un recueil de 53 billets intitulé "Écrits en –oire (sur fond blanc)", troisième tome de sa collection "Critique malicieuse de la société de l’information à usage de ceux qui pensent (et donc archivent)".

Comme elle le précise elle-même : "Ces billets, au travers d’instruments familiers (bouilloire, écumoire) ou plus rares (débredinoire, caquetoire, périssoire), à l’aide de termes juridiques (exécutoire, probatoire...) ou de structures courantes (observatoire, conservatoire, pataugeoire...) sont le prétexte d’une analyse amusée du monde qui m’entoure en même temps qu’une contribution ludique à la diplomatique numérique."

Ces mots-titres servent de prétexte pour disserter librement sur la société de l’information, le rapport au temps et à l’histoire, la gestion documentaire et l’archivage, dans un monde de plus en plus numérique.

Chaque billet révèle un bon sens de l'humour qui rend très agréable la lecture de ce document. Exemple avec un extrait consacré au terme "Passoire" :

"Chaque ustensile de cuisine a des caractéristiques techniques et une fonction bien déterminée. Il en est de même pour les instruments de gestion de l’information : il y a ceux qui servent à produire l’information, ceux qui permettent de la diffuser, ceux qui sont faits pour la conserver, ceux qui savent l’exploiter.
Quand je vois le mélange de bric et de broc que sont la majorité des serveurs partagés en entreprise où le document pertinent voisine avec les brouillons trompeurs, où les originaux numériques natifs se télescopent avec des copies non contrôlées, je me dis qu’il serait bien utile de rincer les serveurs dans une « passoire informationnelle » pour éliminer les détritus et autres impuretés ou pour presser les données, récupérer le « jus de données utile » et jeter les feuilles,
fibres, cosses et autres vieilles peaux sans intérêt. La « passoire informationnelle » est un outil qui permet de séparer les documents ou données à valeur ajoutée pour leur propriétaire des documents ou données parasites, ou de faire passer par les trous ce dont on veut se débarrasser. Mais il ne faut pas se tromper d’instrument, prendre la casserole pour une passoire ou la passoire pour un bocal !"

Pour consulter ce document : www.archive17.fr/index.php?option=com_docman&task=doc_download&gid=145&Itemid=

Fabrice MOLINARO