La Hadopi a récemment publié son « Baromètre de la consommation de biens culturels dématérialisés en France (2021) ». Ce baromètre fête cette année ses dix ans, l’occasion de revenir dans cette édition sur une décennie de pratiques culturelles en ligne et ses riches évolutions durant cette période.
En dix années, le contexte de consommation s’est en effet largement renouvelé, l’amélioration des infrastructures (haut débit, 4G mobile engendrant une consommation sur smartphone) permettant aux offres légales de se développer, engendrant ainsi une demande croissante pour de nouveaux contenus et de nouveaux formats. En particulier, pour le secteur de la vidéo à la demande, les offres par abonnement ont connu un large développement.
Cette modification rapide de l’offre a accéléré la propension à payer des internautes français, prouvant la viabilité de modèles payants en ligne. Elle a aussi bouleversé tout le marché de l’audiovisuel, son fonctionnement et les modes de financement de la création ; après une décennie, ces nouveaux acteurs intègrent progressivement un système aux règles revues, pour le plus grand bénéfice de tous.
Plus récemment, la crise sanitaire que connaît le monde entier depuis mars 2020 s’est avérée à plusieurs égards comme un accélérateur des tendances observées. Les restrictions de déplacement, les fermetures des cinémas, des salles de concerts et des autres lieux de culture, en favorisant le recours à des offres en ligne, ont ainsi abouti à un rebond à la fois du taux global de la consommation de biens culturels
dématérialisés, du taux d’abonnement à des offres légales de musique, de vidéo à la demande par abonnement (VàDA) ou de chaînes de télévision payante, mais aussi, depuis 2020, à une intensification des pratiques illicites, y compris pour le secteur de la musique qui connaissait pourtant une stabilité depuis 2018.
Le baromètre se structure ainsi en trois parties :
- la première partie dresse un état des lieux de la consommation de biens culturels dématérialisés en 2021 en revenant sur son évolution depuis dix ans ;
- la deuxième partie est consacrée aux modalités d’accès aux offres culturelles en ligne ;
- la dernière partie étudie les usages illicites.
Parmi les principaux enseignements de cette étude, il faut noter qu'en 2021, la consommation de biens culturels dématérialisés se stabilise et concerne 83 % des internautes, soit près de 43 millions de consommateurs.
Le nombre d’abonnés à des offres de musique, de vidéo à la demande par abonnement (VàDA) ou de TV payante, continue de progresser et concerne près des deux tiers des internautes (65 %). La VàDA est la plus utilisée, avec près d’un internaute abonné sur deux, un chiffre qui a plus que doublé depuis 2018.
27 % des internautes déclarent des pratiques de consommation illicite. La consommation illicite, qui atteint un niveau semblable à celui de 2020, devient cependant plus régulière. La consommation illicite de musique et surtout de sport est en hausse, certainement en lien avec la reprise des compétitions sportives.
Plus d'infos : https://www.hadopi.fr/actualites/barometre-consommation-biens-culturels-dematerialises-2021